Running,  Trail

Nikola-Lenivets Winter Wild Trail

Avec encore un peu de retard, un petit article sur le Winter Wild trail organisé dans le parc de Nikola-Lenivets le 4 mars dernier. Au programme pour moi, 11 km. Connaissant les organisateurs et leur goût pour l’aventure, il ne vaut mieux pas tenter plus. Ces 11 km sont sensés être « faciles ». Mais ce sera loin d’être le cas.

 

Nikola-Lenivets

Avant de m’inscrire à ce trail, je n’avais jamais entendu parlé de Nikola-Lenivets. Et pourtant, c’est un endroit unique en Russie et en Europe. Situé à 220 km au sud de Moscou, il s’agit du plus vaste parc dédié à l’art sur le continent européen ; il s’étend sur 980 km². Une fois n’est pas coutume, c’est le sport qui nous a permis de découvrir cet espace. Sur l’image ci-dessous, il s’agit d’une structure métallique tissée avec des branches de bouleau nommée « Beaubourg ». Cette oeuvre d’art créée par Nikolay Polissky a été inspirée par le Centre Pompidou. Durant la course, nous sommes passés devant quelques sculptures mais nous n’avons eu qu’un petit aperçu de ce que l’on peut visiter dans ce parc. Pour profiter un peu plus, il faudrait y retourner un jour en été. Peut-être en juin..pour un autre trail ?

La neige, toujours la neige !

La veille du départ, pas de neige sur la route, on ne s’inquiète pas. Mais, en Russie, on ne sait jamais à quoi s’attendre pour le lendemain. Au réveil, surprise, il neige à gros flocons..encore ! Ce n’était pas prévu au programme et nous n’avons pas intégré ce facteur dans notre temps de trajet. D’après nos calculs, nous devrions arriver juste à l’heure du départ. Comme vous le verrez dans la vidéo, malgré le travail des déneigeuses, nous trouvons beaucoup, beaucoup de neige sur la route. On finit même par glisser à 10 minutes de l’arrivée pour finalement atterrir dans un mur de neige. Heureusement, cela est sans conséquence. Finalement, nous nous équipons rapidement dans la voiture, laissons toutes nos affaires et courons directement vers la ligne de départ. Nous sommes juste à l’heure, pas le temps de réfléchir ni de se refroidir, ce n’est pas plus mal.

 

L’enfer blanc

C’est parti pour ce fameux Winter Wild Trail qui porte bien son nom. Beaucoup de neige est tombée pendant la nuit. Dès le départ, nous comprenons que cela sera difficile, nos baskets s’enfoncent dans la neige même s’il est alors toujours possible de courir. Après 2 kilomètres, il devient clair que courir sur cette surface relèvera de l’exploit. Sans entraînement spécifique dans la neige, impossible d’être préparés à un telle course. Nous nous enfonçons par endroit jusqu’aux cuisses. Marcher devient également fatiguant et douloureux. J’avance au ralenti et je sais que sur ce parcours il est impossible d’abandonner..il faut terminer la boucle de 11 km pour revenir au point de départ. Pour une telle distance, je n’ai pris aucun ravitaillement avec moi, je pensais en avoir pour 1h30, 1h45 au maximum… et bien non !

Après 5 km parcourus tant bien que mal, je commence à entendre dans mon dos des « Julia, Julia », « Salut Julia », « Aller Julia », « t’arrête pas Jou ». Même de la part de personnes que je ne reconnais pas. Les copains qui courent la distance de 21 km me rattrapent. Je ne sais pas comment ils font pour avancer « aussi vite », même si pour eux, c’est difficile également. C’est cette atmosphère qui va me manquer le plus. Notre petit cercle de coureurs, et toutes ces personnes dont on a pris l’habitude de croiser tous les week-ends.. 🙁

The Revenant

Il doit faire aux alentours de -8°, -9°, cela n’est pas trop froid pour nous comparer à ce que nous avons pu connaître cet hiver mais la neige nous fouette le visage et avancer aussi lentement refroidit rapidement. Heureusement, j’ai pris mes moufles de ski ! 🙂

De la neige, de la neige et uniquement de la neige à perte de vue. Cela en fait mal aux yeux mais, c’est surtout très dur psychologiquement. Il vaut mieux ne pas trop regarder sa montre…Il faut plus de 10 minutes pour parcourir un kilomètre (voir beaucoup plus). Pour se déplacer dans la neige, je prends vraiment conscience qu’avoir un bon équilibre est primordial.. il m’aura cruellement fait défaut ! Très vite, le bas du dos devient douloureux. Je commence également à être à court d’énergie. Je ne pensais pas rester aussi longtemps sur le parcours, environ 2h50… Au milieu de toute cette neige, j’ai soudain étrangement très envie d’un coca-cola 🙂

Beaucoup auront le même sentiment et cette image de Leonardo DiCaprio dans le film « The Revenant » qui lui a permis de décrocher son Oscar. Nous avons l’impression d’être perdu dans une nature hostile, comme dans les films de survivants..! Cette fois, c’est certain, j’aurai bel et bien fait l’expérience de l’hiver russe ! Les organisateurs rallongent la limite de temps, la plupart des personnes inscrites sur le marathon se « contenteront » de faire le semi. Je crois que personne ne s’attendait à ça !

Après une dernière montée, la ligne d’arrivée n’est plus très loin. Enfin ! Je suis à bout de force ! Quel luxe, sur les derniers mètres, il y a moins de neige, il est même possible de recommencer/commencer à courir 🙂 A l’arrivée, un délicieux vin chaud sans alcool nous attend, quel bonheur ! Je reste assise quelques minutes avant de filer vers la voiture pour me changer, me réchauffer et attendre que les autres terminent leur distance. Pour être honnête, si j’avais su dans quelles conditions nous allions « courir » ce jour-là, je crois que j’aurais passé mon tour. Mais, c’est une expérience…dont je me souviendrai longtemps.. dans les grandes lignes. Car dès le lendemain, trou noir. Impossible de me remémorer ces kilomètres passés dans la neige. Quelques vagues images me reviennent comme ce moment en hauteur avec la vue sur le phare,  là encore, je me serais crue dans un film ! Ou encore ce moment presque seule dans une vaste plaine avec seulement de la neige autour de moi et un timide soleil qui essayait de percer ces lourds nuages.

Après m’être mis dans la tête qu’il fallait simplement essayer d’avancer un pas après l’autre afin de pouvoir terminer ce trail, je crois que mon cerveau et mes jambes sont passées en mode automatique et mes souvenirs sont restés très flous !! Quelle aventure.. !

2 Comments

  • derlin elvire

    coucou Julia ,ben dit donc ….ça fait film d’épouvante ! quelle épopée !,ce n’est plus du sport ,mais de la torture !la 1ère photo est rigolote ,on dirait des trompes d’éléphants attachées ,et tu ne portes pas de lunettes ?la neige ne te fait pas mal aux yeux ? .Pour l’instant ,bon mariage à Paris ,amuse -toi bien .Bisous ,Elvire

  • Maman

    Coucou ma Ju. En effet quel exploitJe ne sais pas comment tu as fait. Les pieds devaient être quasi gelés ?!!Il aurait presque fallu des peaux de bête aux pieds comme les esquimaux !! Bravo en tout cas. Encore une fois tu t es dépassée. Chapeau ma Ju. ❤️❤️❤️

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